🔸 Tout traiter comme des collections

Des astuces pour soustraire des objets de notre environnement ?

Une affaire de respiration !

Photo : Anna Disckson 🔸Tout traiter comme des collections par Sylvie Gendreau, le laboratoire créatif, les Cahiers de l’imaginaire

Photo : Anna Disckson 🔸Tout traiter comme des collections par Sylvie Gendreau, le laboratoire créatif, les Cahiers de l’imaginaire

Il suffit de devoir déménager pour réaliser à quel point nous accumulons. Accumuler des biens consomme de l’espace physiquement et mentalement.

Et bien même nous disposons de tout l’espace requis, accumuler risque de reléguer aux oubliettes des objets qui au moment de les ranger occupaient encore une certaine place dans notre vie et peut-être dans notre cœur. Lorsqu’il s’agit de soustraire un objet de notre environnement, deux possibilités s’offrent à nous : s’en départir ou le ranger.

Je t’aime. Je ne t’aime plus.

D’où l’épineux problème de la sélection. La solution que propose la célèbre Marie Kondo pourrait être formulée comme suit. Est-ce que la chose que je m’apprête à jeter ou à ranger suscite encore en moi une quelconque joie, une certaine satisfaction ? Si oui, je la range, sinon je m’en départis.

Ce mode opératoire — un peu simpliste, il faut l’avouer — cesse de fonctionner lorsqu’il s’agit, par exemple, d’un livre. Un livre, après tout, n’a pas pour unique fonction de susciter de la joie. Un livre peut jouer simultanément plusieurs rôles. Il peut s’agir d’une référence, d’une transmission d’un savoir, d’une façon de voir le monde différemment, ou tout simplement d’une forme d’évasion.

Nos objets suscitent différentes émotions selon les étapes de notre vie. Parfois se départir est vraiment la meilleure chose à faire, mais parfois cela pourrait être une erreur.

Comment savoir ?

Dans le monde étrange et formaté dans lequel nous visons, l’organisation l’emporte sur la conservation. L’organisation est érigée au rang de doctrine ; la conservation, elle, est déclassée.

Au sens que la muséologie lui accorde, la conservation est régie par un ensemble de principes et de procédures.

Le conservateur est celui qui applique ces principes pour organiser une exposition d’objets (artéfacts) pour le public d’un musée ou d’une galerie.

On peut bien sûr appliquer cette logique aux biens personnels, ceux qui nous sont chers et que l’on conserve.

La racine étymologique du mot Curating (anglais) est le latin curare, c’est-à-dire prendre soin.

Quelles sont les lignes directrices qui guident un commissaire d’exposition

🔶 1. La collection

De quels objets s’agit-il ?
Qui l’a fabriqué ?
Quelle est son histoire ?
Quel est le contexte ?
Comment un objet se compare-t-il aux autres objets de la collection ?

Faire l’état d’une collection permet d’approfondir la recherche sur les pièces existantes et de définir une stratégie d’acquisition de nouvelles pièces.

🔶 2. L’espace

Pour une collection d’une certaine importance, se posent ensuite deux problèmes distincts reliés à l’espace. L’entreposage et l’exposition. Les artéfacts entreposés sont (presque) toujours beaucoup plus nombreux que ceux qui sont exposés

Les commissaires vous diront que l’entreposage est un espace « dynamique ». Les artéfacts entreposés demeurent toujours présents à l’esprit et peuvent sortir du placard en tout temps pour être vus sous un nouveau jour. L’entreposage est un espace dynamique et les artéfacts entreposés peuvent toujours être présentés différemment quels que soient leurs types : livres, porcelaine, albums de musique, etc.

🔶 3. L’exposition

Un commissaire expérimenté sait communiquer par l’image. Une bonne exposition peut, en principe, se passer de notules accompagnant les œuvres.

Une image vaut mille mots, mais juxtaposer deux artéfacts exprimant la même idée sera encore plus efficace.

Ou à l’inverse, une approche minimaliste qui consiste à isoler une œuvre dans un espace dénudé permettra de rendre les pièces exposées encore plus parlantes.

Envie de tenter l’expérience ?

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Références
Wainwright, Oliver. Sometimes the answer is to do nothing: unflashy French duo take architecture's top prize. The Guardian. Tue 16 Mar 2021.

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