La neurostimulation 🔲

Un casque qui lit l'activité électrique de votre cerveau !

Neuroelectrics, une entreprise de Barcelone, développe un casque de neurostimulation. À première vue on dirait un ancien casque d'aviateur auquel il ne manquerait que les lunettes. Le casque est relié à un dispositif de saisie de données connecté à un ordinateur. Il peut non seulement analyser les ondes cérébrales et diagnostiquer la présence de certaines maladies associées à des dysfonctionnements, il stimule, en plus, électriquement les régions correspondantes du cerveau par des ondes électriques de faible amplitude.

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Le casque lit l'activitĂ© Ă©lectrique du cerveau. Le tracĂ© encĂ©phalographique qui en rĂ©sulte rĂ©vèle ou non la prĂ©sence de maladies. Chaque maladie prĂ©sente une signature spĂ©cifique. Beaucoup reste Ă  dĂ©couvrir concernant l'activitĂ© Ă©lectrique du cerveau. Le dĂ©codage est en cours et l'utilisation du casque de Neuroelectrics, restreinte pour l'instant aux professionnnels de la santĂ© participe Ă  ce dĂ©veloppement.

Une fois le diagnostic établi, la disposition des électrodes pour la neurostimulation dépend de la maladie. La dépression, par exemple, ne cible que certaines régions précises du cerveau. Le traitement consiste en des sessions de vingt minutes durant lesquelles les zones ciblées reçoivent de petites décharges électriques. Le patient ne ressent rien si ce n'est que de légères démangeaisons. Il s'agit d'une stimulation externe. Elle se distingue complètement de la stimulation cérébrale profonde qui elle requiert l'insertion chirurgicale d'électrodes directement dans le cerveau.

Ce dispositif qui combine à la fois le monitorage et la stimulation électrique est actuellement utilisé de pair avec des thérapies conventionnelles pour le traitement d'accidents cardio-vasculaires, de dépressions ou de nerfs endommagés. Dans le cas de dépression, par exemple, le recours au casque de neurostimulation réduit la quantité d'antidépresseur requis pendant le traitement. D'autres maladies, telles que la maladie de Parkinson et la maladie d'Alzheimer pourraient bénéficier de cette technologie.

À 10 000 € pièce, ce casque n'est pas à la portée de toutes les bourses. L'entreprise envisage toutefois un service à domicile qui permettrait au patient de louer le casque et d'être relié à son médecin par Internet.

Sur le plan éthique, principe de précaution s'impose. Certaines entreprises s'improvisent avec des casques dont l'efficacité reste à démontrer. Toutefois, cette technologie ouvre des perspectives très intéressantes :

1. Elle représente une nouvelle génération de dispositifs embarqués de biofeedback qui permettront d'analyser en mode continu les activités du corps et d'intervenir de manière préventive et modulée, en combinaison avec des thérapies existantes.

2. Pour l'utilisateur, elle constitue un outil d'apprentissage qui lui permet de ressentir et de mieux comprendre le fonctionnement de son cerveau, et d'aider celui-ci, par un effet de conscience et d'entraînement, à accomplir tâches favorisant la réhabilitation et l'auto-guérison.

3. L'emploi de telles technologies diminuera l'utilisation de médicaments dont certains présentent des effets secondaires importants et dont l'efficacité est parfois remise en cause.

4. De façon plus générale, un tel casque contribuera à mieux connaître et mieux développer les capacités de notre cerveau pour être plus en forme et plus performant.


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Franchir la frontière


Références :

Anonymous. Brain Stimulation to Treat Anxiety. Australasian Science; Mar 2015.

Arulpragasam, A.R. and all. Future Directions of Deep Brain Stimulation: Current Disorders, New Technologies. Psychiatrics Annals. August 2013.

Hickey, Shane. The cloth cap that could help treat depression. The Guardian, 17 august 2015.

Puigdemont, D. and all. A randomized double-blind crossover trial of deep brain stimulation of the subcallosal cingulate gyrus in patients with treatment-resistant depression: a pilot study of relapse prevention. Psychiatric Neuroscience. 2015

http://www.neuroelectrics.com/

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