đŸ”Č Paris 1874, au cƓur de la rĂ©volution impressionniste

Et s’il Ă©tait possible de vivre de l’intĂ©rieur la naissance d’un mouvement artistique ? À Paris, en 1874, des peintres marginaux dĂ©cident de montrer leurs toiles rejetĂ©es par l’acadĂ©mie. Un siĂšcle plus tard, on y retourne — casque sur la tĂȘte, sens en Ă©veil, comme si on Ă©tait des leurs ou presque.

Un soir avec les impressionnistes, Paris 1874 © Excurio - GEDEON Experiences - Musée d'Orsay

Paris 1874, au cƓur de la rĂ©volution impressionniste

Chronique d’une soirĂ©e fondatrice, entre lumiĂšre, poussiĂšre et insolence artistique

Le casque est Ă  peine posĂ© que dĂ©jĂ  les pavĂ©s rĂ©sonnent. Paris, 15 avril 1874, vingt heures. L’OpĂ©ra Garnier n’est pas encore terminĂ©, et une certaine effervescence court le long des grands boulevards. La lumiĂšre est dorĂ©e, les conversations bruissantes. On m’attend. Une jeune femme, Rose, m’invite Ă  la suivre. Elle veut me faire vivre une nuit que l’histoire de l’art n’a pas oubliĂ©e — mĂȘme si, ce soir-lĂ , personne ne sait encore qu’un mouvement qui marquera l’histoire est en train de naĂźtre.

Une exposition née du refus

Les peintres n’ont pas Ă©tĂ© invitĂ©s au Salon. Ils ont donc dĂ©cidĂ© de crĂ©er le leur. Une exposition sans jury, sans hiĂ©rarchie, sans compromis. Le lieu choisi par les artistes eux-mĂȘmes : l’atelier du photographe Nadar, 35 boulevard des Capucines. Les murs sont couverts d’Ɠuvres encore mal comprises. Monet, Morisot, Degas, CĂ©zanne, Renoir
 Ils sont lĂ , jeunes, incertains, mais dĂ©terminĂ©s. Une conversation s’engage entre Degas et Renoir. On parle d’art, de reconnaissance, d’avenir.

Ils veulent peindre autre chose. Non pas les mythes ou les conquĂȘtes. Mais les reflets d’un fleuve, une femme au travail, un lever de soleil.

Une immersion documentaire et poétique

Ce qui impressionne, au-delĂ  de la technologie, c’est la rigueur historique. Aucun dĂ©tail n’a Ă©tĂ© laissĂ© au hasard. L’atelier de Nadar, aujourd’hui disparu, a Ă©tĂ© recréé Ă  partir de cadastres, de correspondances, de critiques d’époque, d’archives et de modĂ©lisations 3D. Rien n’est inventĂ© : tout est recréé. On n’imagine pas, on constate. On ne rĂȘve pas : on se souvient.

On entre dans un Paris rĂ©aliste, vibrant, texturĂ©, avec ses voix, ses bruits de fiacre, ses rĂ©verbĂšres, et ses artistes Ă  peine reconnus. Le spectateur, immergĂ© par la rĂ©alitĂ© virtuelle, est au cƓur de cette soirĂ©e historique. Les Ă©tages de l’atelier, les regards des artistes, les discussions entre pairs, tout sonne juste. Si ce n’était les silhouettes contemporaines qui dĂ©ambulent Ă  nos cĂŽtĂ©s et des instructions reçues avant de commencer l’expĂ©rience, on aurait presque envie de s’asseoir Ă  leur table, de leur glisser quelques mots sur ce qu’est devenu le monde, cent ans plus tard.

Un voyage en onze tableaux vivants

Un soir avec les impressionnistes — Paris 1874, La GrenouillĂšre © Excurio - GEDEON Experiences - Musée d'Orsay

L’expĂ©rience alterne entre immersion rĂ©aliste dans l’exposition et Ă©chappĂ©es vers les lieux fondateurs de l’impressionnisme : le Salon Officiel, l’atelier de Bazille, la GrenouillĂšre, la chambre de Monet au Havre
 Autant de fragments qui, mis bout Ă  bout, composent la carte sensible d’une insurrection picturale.

C’est lĂ  que Monet peint Impression, soleil levant. C’est lĂ  que Renoir s’entend dire que son tableau est refusĂ©. C’est lĂ  que Morisot, avec sa mĂšre, prĂ©sente Le Berceau. C’est aussi lĂ  que le critique Louis Leroy, moqueur, donne sans le savoir son nom Ă  un mouvement.

Chaque sĂ©quence devient une leçon de regard. La lumiĂšre, les textures, les bruits du monde deviennent peinture. Les Ă©chappĂ©es dans la ville, Ă  la campagne, sur les bords de Seine ou Ă  l’hĂŽtel du Havre permettent de comprendre que l’impressionnisme est nĂ© non seulement d’une esthĂ©tique, mais d’une maniĂšre de vivre, d’observer, de rĂ©sister.

Une expérience incarnée

Les artistes ne sont pas de simples hologrammes. Ils parlent, doutent, s’interpellent. Ils sont incarnĂ©s avec une prĂ©cision troublante : voix, gestes, postures, vĂȘtements. De face comme de dos, ils sont presque rĂ©els. Tout est fondĂ© sur les lettres, les portraits et les dĂ©tails historiques. Morisot existe. CĂ©zanne rĂ©siste. Degas s’agace. Monet peint.

Cette expĂ©rience n’est pas une fiction. C’est un manifeste en mouvement. Une invitation Ă  se souvenir que toute rĂ©volution artistique commence par une poignĂ©e d’indisciplinĂ©s... et beaucoup de persĂ©vĂ©rance.

Des lieux visionnaires pour Montréal

L'expĂ©rience prĂ©sentĂ©e Ă  l'Arsenal art contemporain de MontrĂ©al est rendue possible grĂące au PHI Centre, vĂ©ritable pionnier des arts immersifs au Canada. FondĂ©e par Phoebe Greenberg, visionnaire engagĂ©e pour la crĂ©ation contemporaine, cette plateforme culturelle propose depuis plus d'une dĂ©cennie des expĂ©riences qui repoussent les limites de la perception et du rĂ©cit. PHI a su rassembler une Ă©quipe audacieuse et crĂ©ative, Ă  la croisĂ©e de l'art et de la technologie. Son soutien Ă  des projets comme Un soir avec les impressionnistes illustre sa mission : nous faire voir autrement, ressentir plus profondĂ©ment, et accompagner avec exigence et gĂ©nĂ©rositĂ© des crĂ©ateurs multidisciplinaires qui explorent de nouvelles formes narratives.

Une aventure qui franchit les frontiĂšres

AprĂšs son lancement triomphal au musĂ©e d’Orsay au printemps 2024 — en dialogue avec l’exposition Paris 1874. Inventer l’impressionnisme — l’expĂ©rience immersive Un soir avec les impressionnistes a pris son envol Ă  l’international. Elle est dĂ©sormais prĂ©sentĂ©e dans de nombreux lieux emblĂ©matiques du format immersif : Paris, Lyon, Bordeaux, mais aussi Atlanta, Hong Kong, SĂŁo Paulo et bientĂŽt New York.

Ce succĂšs mondial confirme la pertinence de ce nouveau format d’exposition culturelle. GrĂące Ă  une coproduction ambitieuse entre Excurio, GEDEON Experiences et le musĂ©e d’Orsay, l’expĂ©rience conjugue savoir, sensorialitĂ© et audace technologique. Elle est soutenue par les institutions publiques françaises, les rĂ©gions Île-de-France et Normandie, ainsi que le programme Voyages Impressionnistes.

Et nous, aujourd’hui ?

Ils ont refusĂ© le cadre. Ils ont regardĂ© la lumiĂšre. Et ils ont peint ce qu’ils voyaient, mĂȘme si personne ne voulait encore le voir. Ce que j’ai vĂ©cu, un soir avec les impressionnistes, c’est une leçon de crĂ©ation libre et collective. Une rĂ©bellion poĂ©tique. Une question, aussi : Ă  quoi ressemblerait, aujourd’hui, une exposition qui fait trembler l’ordre Ă©tabli ?

Car il ne suffit pas de rendre hommage à des pionniers. Il faut entendre leur appel. Et oser, à notre tour, créer des espaces de rupture. Comme le fait le Centre PHI.

Envie de tenter l’expĂ©rience ?

Achetez vos billets

Un soir avec les impressionnistes — Paris 1874

UN SOIR AVEC LES IMPRESSIONNISTES — Paris 1874



Précédent
Précédent

🍃 Les animaux sauvages à la rescousse de notre ñme

Suivant
Suivant

đŸ”Č Le « vibe coding » rĂ©volutionne la BD et bouleverse le 9e art