La Sociologie malgré tout

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Si c’est « malgré tout » qu’il faut défendre la sociologie, c’est malgré ce qu’elle est devenue. Bien loin de ses grandes espérances initiales et des splendeurs que nous ont léguées les Durkheim, Weber, Simmel, Mead, Elias, Mauss, etc. Ce que l’on appelle sociologie s’est peu à peu recroquevillé jusqu’à apparaître comme la « science (ou la pseudo science) des restes », la science de ce dont ne parlent ni les philosophes, ni les économistes, ni les historiens, ni les anthropologues, ni les théoriciens de la littérature, etc. Éclatée en de multiples chapelles théoriques ou idéologiques, privée de colonne vertébrale paradigmatique et institutionnelle, elle ne croit plus pouvoir trouver son unité que dans une référence de plus en plus incantatoire au « terrain » et à l’empirisme, et dans ses querelles infinies sur ce qui fait la bonne méthode ou le bon terrain.

La sociologie classique, celle qu’il nous faut faire revivre et actualiser, se présentait tout autrement. Elle revendiquait hautement une approche empirique de la réalité et le souci d’établir des faits, elle aussi, mais elle n’imaginait pas que ce puisse êtreaccompli hors-théorie et sans enjeux normatifs, c’est-à-dire éthiques et politiques… Dit autrement, elle se vivait comme le lieu et le moment généraliste de la science sociale générale. C’est cette sociologie là, autrement dit la science sociale générale, qui nous fait désormais défaut et qu’on appelle ici à renaître de ses cendres.

Professeur émérite de sociologie à l'université Paris Ouest Nanterre La Défense, directeur et fondateur de la revue du Mauss, Alain Caillé est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages, il est la cheville ouvrière du mouvement convivialiste. Il impressionne tous ses collègues par son formidable esprit de synthèse.

La sociologie malgré tout, Autres fragments d'une sociologie générale est un livre qui demeurera pour moi, un livre de référence. Il permet de faire le point sur ce que pourrait être une sociologie générale.

Impossible d'imaginer des projets d'intelligence collective en profondeur sans avoir ce livre synthèse sous la main et réfléchir à comment nous pourrions incarner les belles idées que proposent Alain Caillé.

Pour les étudiants qui cherchent un sujet de thèse, dans sa conclusion, Alain Caillé propose quatorze thèses qui seraient une contribution importante pour l'élaboration d'une sociologie générale et le développement d'une société convivialiste.

Alain Caillé a le don de mettre les choses à plat d'une manière claire et simple, et il le fait admirablement dans son dernier livre, La sociologie malgré tout, Autres fragments d'une sociologie générale. Une lecture accessible à tout lecteur non spécialiste qui permet de placer les différents penseurs (philosophes, sociologues, anthropologues, ethnologues...) sur le grand échiquier d'une sociologie générale qui ne pourra être écrite que si des passionnés prennent le flambeau que leur passe élégamment le professeur émérite de sociologie à l'université Paris Ouest Nanterre La Défense, aussi directeur et fondateur de la Revue du MAUSS1. Car c'est bien d'élégance qu'il s'agit. Je remercie Alain Caillé pour ce souci de l'autre, ce respect du lecteur. Il est bien plus contraignant d'écrire avec un souci de lisibilité en présentant les thèses des auteurs cités, permettant aux lecteurs que nous sommes, de suivre aisément l'auteur dans ses argumentaires. Quel temps précieux, il nous fait gagner. Voilà une manière d'écrire qui contribue à rendre l'autre plus intelligent et qui devrait inspirer d'autres auteurs en science sociale qui se cachent parfois derrière un certain snobisme d'érudition et dont les livres nous tombent des mains après les premières pages tant il est difficile de comprendre l'essentiel de leur propos.

La suite de l'histoire : La nécessité de lire Alain Caillé.

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