Les Cahiers de l'imaginaire

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<strong>L’autocompassion du commissaire Maigret ⭕️</strong>

Prendre le temps de se changer les idées.

On prend rarement du temps pour soi. Si on prenait le temps de le faire, on constaterait à quel point notre intellect s’agite dans tous les sens.

Révisé 7 juillet 2020

L’autocompassion du commissaire Maigret par Sylvie Gendreau

La pratique de la méditation zen* encourage ses pratiquants à examiner de près le moment présent. L’objectif visé n’est pas de tenter de vivre une expérience qui sort de l’ordinaire, mais au contraire de laisser l’expérience venir. De prendre simplement conscience de l’expérience qui est en train de se produire et de se laisser porter par elle.

Faire de la place pour soi-même

Un des plus grands fardeaux dans la vie est de ne pas s’accepter tel que nous sommes. S’asseoir, méditer, prendre conscience du moment présent nous aident à nous accepter tel que nous sommes. Et cette acceptation, à son tour, nous permet de relâcher la pression, de respirer et de faire de la place pour soi-même.

Les barrières à l’entrée de soi-même sont parfois énormes, entre autres pour les perfectionnistes.**

Qu’est-ce que le perfectionnisme ou plus précisément quand le perfectionnisme se transforme-t-il en un trouble pathologique ?

Lorsqu’un individu se fixe des standards très élevés et est, en même temps, très critique envers lui-même. Il existe un perfectionnisme sain, qui permet d’évoluer et de s’améliorer, mais le perfectionnisme pathologique est exclusivement (ou presque) axé sur une autocritique très sévère, sur la crainte constante de multiplier les erreurs, sur la peur d’être mal perçu.

Sur quoi le perfectionnisme pathologique ou mal-adapté débouche-t-il ?

Plusieurs études concordent pour affirmer que le perfectionnisme pathologique constitue un indice précurseur de périodes de dépression majeure, de troubles de l’anxiété et de désordres alimentaires.

Comment débuter une pratique d’auto-compassion ?

Combattre le perfectionnisme pathologique peut se faire par la pensée. Il s’agit de gérer au fur et à mesure les pensées qui nous viennent à l’esprit et d’en modifier la teneur selon qu’elles affectent négativement la perception que nous avons de nous-mêmes et de nos actions.

Chez les perfectionnistes pathologiques, un très grand nombre de pensées déambulent dans leur tête et constituent, en fait, des fausses informations qui ne reposent sur aucune donnée factuelle solide. Et cela peut être très douloureux.

On peut contrer la teneur toxique de ces pensées de multiples façons :

  • Lorsque je ressens une douleur émotionnelle, j’essaie d’adopter une attitude de compréhension et de bienveillance envers moi-même.

  • Mes erreurs ne sont pas toujours le fruit de mon inaptitude, mais font partie intrinsèque de la condition humaine.

  • Lorsqu’un événement me perturbe, j’essaie de faire preuve de discernement et de maintenir un équilibre émotionnel.

Le cerveau est impressionnable et malléable. Il suffit de l’alimenter avec des données saines et exactes, plus conformes à la réalité, pour qu’il se programme en conséquence.

Le cerveau, sans doute parce qu’il est hautement impressionnable, a besoin de preuves. Mais de petites preuves suffisent pour le convaincre. Substituer progressivement une autocritique trop sévère par des pensées constructives produira des effets durables.

En appui à une meilleure gestion de nos pensées, on peut aussi méditer régulièrement. Une méditation douce suffit pendant cinq ou dix minutes. S’asseoir, respirer profondément, laisser passer les pensées qui nous viennent à l’esprit pendant 5 ou 10 minutes, permet de nous reconnecter, d’avoir une image reconstituée et plus juste de ce que nous sommes vraiment.

L’inspecteur Maigret et l’auto-compassion

L’inspecteur Maigret, le personnage principal des romans de Georges Simenon, a une lenteur étudiée. Magistralement interprété par Bruno Cremer, il mène ses enquêtes, tout en retenue, avec parfois de longs silences.

Dans une émission, un inspecteur de Scotland Yard lui rend visite pour mieux comprendre de quelle façon il s’y prend pour résoudre avec autant de succès les dossiers qui lui sont confiés. Chaque fois que l’inspecteur de Scotland Yard l’interroge, Maigret répond qu’il n’a pas de méthode..

Mais au fil des émissions, le spectateur comprend, petit à petit, l’approche singulière de Maigret, cette façon d’aborder une enquête qui a le don d’agacer ses confrères.

Maigret pratique l’immersion. Lorsqu’un crime est commis, il insiste pour en savoir le plus possible, non seulement pour recueillir les données habituelles sur les allées et venues des suspects, mais sur leur vie, leurs antécédents, les lieux où ils vivent, leurs habitudes.

Il reconstitue ainsi un puzzle parfois complexe et déroutant. De ce fouillis, surgit, peu à peu, un fil rouge. Maigret est parfois agacé, il piaffe, mais il sait toujours faire preuve de patience. Les apparences sont trompeuses. Et soudain, le déclic se produit.

Il en est de même de soi. Trop souvent, nous nourrissons envers nous-mêmes des a priori qui nous mènent vers de fausses pistes. En faisant preuve de recul, d’auto-compassion et de patience, nous pouvons être en mesure d’assembler les pièces de notre puzzle de manière à agir avec plus de bienveillance et d’efficacité..

Si vous luttez contre le perfectionnisme, venez résoudre ce problème avec moi, en moins de deux heures, vous aurez un plan !

Comment s’inspirer de l’anti-méthode du professeur Maigret…

Envie de tenter l’expérience ?

Découvrez l’exercice No. 97

Faire évoluer son perfectionnisme !


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Références

* pratique de la méditation zen
** les perfectionnistes