Les Cahiers de l'imaginaire

View Original

<strong>🟡 Écrire pour être lu</strong>

Avez-vous l’habitude d’écrire ?

Y avez-vous déjà pensé ? Vous a-t-on déjà dit que vous n’étiez pas doué.e et cela vous a inhibé définitivement !

Écrite pour être lu par Sylvie Gendreau

Avez-vous déjà entendu ou lu cette affirmation quelque part :

« Aujourd’hui pour être vu, il faut écrire un livre, tenir un blogue ou avoir un podcast ? Surtout si vous n’avez pas de chaîne YouTube » ?

Avez-vous l’impression qu’il n’y a jamais eu autant de personnes qui ont écrit un livre, qui sont en train d’en écrire un ou qui comptent en écrire un plus tard ?

Expert ou non ?

C’est en effet une tendance marquée… vous n’êtes pas un expert ? Que cela ne tienne, devenez-le en écrivant un livre sur le sujet que vous apprenez.

Certains experts s’offusquent… des personnes qui n’ont aucune formation dans un certain domaine offrent des services en ligne autrefois réservés aux médecins et thérapeutes.

Si je ne suis pas un expert…

Une comptable qui suit ces nouveaux gourous qui gagnent leur vie sur Internet a enfin trouvé son projet. Elle sait écouter… voilà, ce sera sa niche : écouter ceux qui ont l’impression que personne ne les écoute et qui n‘ont pas les moyens de s’offrir une thérapie. C’est une chose qu’elle sait faire naturellement, mais voilà, elle est devenue comptable au lieu de psychologue ! Est-elle légitime de vouloir offrir un tel service et de se faire payer pour cela ?

C’est dans l’air du temps… et même si les experts s’offusquent de cette montée en puissance et que les associations professionnelles tentent de protéger l’éthique de leurs professions… le mouvement est exponentiel.

« Je ne suis pas psychologue, mais voilà comment soigner vos problèmes d’anxiété… ».

« Je ne suis pas médecin, mais voici la recette que j’ai suivie pour perdre du poids rapidement et je peux vous l’enseigner. »

Alors si vous êtes influençable (et nous le sommes tous)… méfiez-vous de ceux et celles qui ont du bagout et savent vendre comme personne. Remarquez que ces personnes ne veulent pas forcément tromper, elles veulent trouver un projet qui va leur apporter une vie libre et heureuse en aidant les autres. Et parfois, il se trouve qu’elles sont passionnées par le sujet et, avec le temps, en y consacrant temps et énergie, l’autodidacte devient, à sa façon, un expert.

Pour certains, cela fonctionne à merveille, leurs clients sont satisfaits et fidèles. Avec le temps, il n’est pas rare que ces personnes, aux débuts modestes et incertains, deviennent de véritables stars du domaine qu’elles ont choisi d’explorer.

Si je suis un expert…

Les experts ont la responsabilité de se regrouper et de veiller à l’éthique de leur profession, bien sûr, mais selon moi, ils ne devraient pas aller contre ce mouvement de fond… même si je comprends qu’après de longues années d’études, on peut ressentir une frustration de gagner sa vie très sobrement et de voir apparaître des jeunes de 18 ans qui ne prétendent pas savoir ce que vous savez, des personnes qui disent simplement aux autres, ce sujet m’intéresse, voici comment je me forme si ça t’intéresse, voici mon livre, voici ma formation… et qui finissent par gagner plus que les experts diplômés.

Pour plusieurs, suivre une personne qui fait le travail à sa place est plus facile que d’essayer de déchiffrer le jargon d’experts.

Les experts qui ont compris cette tendance n’ont pas attendu pour réagir. Ils ont des blogues, des chaînes YouTubes ou des clubs privés. Et cela est très positif. Je trouve formidable d’entrer dans le club d’une personne qui connaît son sujet, qui a de l’expertise et de l’expérience et qui utilise les moyens actuels pour améliorer ses échanges avec ses clients et ses patients.

Mais cela , pour plusieurs, est un nouveau paradigme. Ils avaient l’habitude de suivre une certaine route tracée d’avance par ceux qui les ont précédés et ils comprennent que s’ils ne réagissent pas… ils risquent d’être dépassés et de rester sur la voie d’évitement.

Que faire alors ?

Écrire pour soi

Vous vous demandez peut-être mais pourquoi ce détour ? Ne doit-il pas être question d’écriture dans ce billet !

Justement. Peu importe où vous en êtes, Écrire est un acte fondateur pour les humains que nous sommes.

Écrire est la meilleure thérapie qui aide à vivre et à comprendre, elle est simple, n’exige pas d’outils ou de technologies complexes et nous pouvons tous pratiquer cet art !

Vous pouvez écrire pour vous-même, c’est thérapeutique, c’est d’ailleurs la première étape que je propose.

Écrire pour soi est un moyen d’apprivoiser une nouvelle habitude pour mieux réfléchir à sa vie. Mais cela ne suffit pas, il s’agit seulement de la première étape.

Écrire pour être lu

Après un certain temps de pratique lorsqu’écrire pour soi est devenue un habitude quotidienne (même brève), pourquoi ne pas faire évoluer ce projet d’écriture pour une publication éventuelle, dans un premier temps sous forme d’un blog, dans un deuxième temps, sous forme d’un livre.

Et ce conseil est le même pour les experts et les non-experts.

Vos écrits doivent être authentiques. Lorsque nous lisons un auteur, on sait si on a envie de le suivre ou non… soit il nous dérange, nous stimule, nous pousse à agir… on ne recherche pas la perfection, on recherche des affinités.

Certains écrivent avec leur caméra, c’est bon également. Choisissez votre médium, mais exprimez-vous… car dans le monde d’aujourd’hui, c’est ainsi que vous trouverez ceux qui ont envie de collaborer avec vous, de retenir vos services ou simplement d’acheter vos livres chaque fois que vous en publiez un nouveau.

Maintenant, imaginons que j’ai réussi à vous convaincre d’essayer !

Écrire pour être lu par Sylvie Gendreau

Écrire n’est pas uniquement une technique

Écrire n’est pas uniquement une technique qu’il suffit d’apprendre pour ensuite l’appliquer en toutes circonstances.

Il existe différentes formes d’écrits (essai, roman, poème) qui requièrent des habiletés particulières et qui sont pertinentes selon ce que l’on veut transmettre (information brute, concepts complexes, émotions). De plus ces genres évoluent selon les cultures et l’époque.

De nos jours, il est impossible de considérer l’activité d’écrire comme une activité isolée. Un texte est le résultat d’un grand nombre de facteurs :

  • L’auteur lui-même et sa capacité à imaginer et à traduire ses idées.

  • Les interactions (conscientes ou non) de l’auteur avec les pratiques en vigueur selon l’époque, le milieu culturel et le lieu où il écrit.

  • Les outils dont l’auteur dispose pour mener à bien son activité (médias, outils d’écriture).

  • Les institutions et le type de média où le texte sera colligé et publié.

  • Les interactions que l’auteur aura avec d’autres pour l’élaboration, la révision, la publication et la diffusion.

2 Modèles s’affrontent !

  • Modèle cognitif

  • Modèle socio-historique

Si les facteurs relevés par le modèle socio-historique sont nombreux, et s’il influencent l’auteur de manière puissante, il n’en demeure pas moins qu’écrire, dans la grande majorité des cas, demeure une activité singulièrement personnelle, l’oeuvre d’un individu.

L’écriture personnelle, qu’elle soit autobiographique ou fictive, séduit le plus grand nombre. Elle jouit d’une grande popularité, car elle sait parler, raconter et résonner avec les émotions d’autrui.

L’écriture personnelle cadre à la fois avec les deux modèles d’écriture. Avec, bien sûr, le modèle cognitif : l’auteur n’a pas de peine à s’identifier avec celui qui doit à la fois faire preuve de flair dans le choix du sujet et du public, lorsqu’il puise dans sa mémoire pour trouver les éléments narratifs requis, et de patience et d’habilité lorsqu’il s’agit de réviser son texte.

Mais également avec le modèle socio-historique, puisqu’après tout, l’adhésion à ce modèle va en quelque sorte de soi : l’auteur, parfois de manière plus ou moins inconsciente, choisit un genre, opte pour un outil de travail ou, au fil de ses lectures, se laisse influencer par tel courant de pensée ou mode en vigueur.

L’écriture personnelle, celle fondée sur l’identité de l’auteur, puise à trois sources :

1 - Les éléments narratifs primaires, constitués à partir de l’expérience vécue de l’auteur.2

2 - Les éléments narratifs issus de l’héritage parental et social immédiat, les éléments qui participent à la construction de l’identité collective de l’auteur.

3 - Les éléments narratifs secondaires créés à partir des affinités électives et des goûts de l’auteur.

Ces trois éléments constituent le capital culturel de l’auteur. Ce capital culturel forme le creuset à partir duquel il alimente sa motivation intrinsèque pour fournir les efforts nécessaires pour parfaire ses talents d’écriture, et c’est à partir de ce creuset qu’il parvient à la longue à se forger une écriture distinctive, une voix qui lui est propre, et qu’il pourra ainsi rejoindre son auditoire.

La réalité est-elle la même pour tous ?

La réalité diffère radicalement selon la loupe avec laquelle on l’observe. Et c’est de cette loupe qu’il s’agit lorsqu’on parle d’écriture, c’est-à-dire de l’acte qui consiste à faire voir à autrui la façon dont on perçoit, on comprend et on éprouve la réalité qui nous entoure.

Envie de tenter l’expérience ?

Découvrez l’exercice No. 134

Comment écrire ?


See this gallery in the original post