Les Cahiers de l'imaginaire

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🔲 Cryptoart - 70 millions $ - Adjugé-Vendu

La cryptoart est une assignation numérique qui confère à une Ĺ“uvre une exclusivité et une valeur quantifiée par une cryptomonnaie dont le cours varie selon la rareté et l’appréciation de l’œuvre.

Un collage numérique de l’artiste Beeple 🔲 Cryptoart - 70 millions $ - Adjugé-Vendu par Sylvie Gendreau, le laboratoire créatif, Les cahiers de l’imaginaire

La preuve d’une œuvre unique

L’œuvre est unique car elle se voit attribuer une identification unique (NFT : non-fongible token). Ce numéro d’identification est enregistré, vérifié, mis à jour et partagé par un réseau de serveurs connu sous le nom de blockchain (chaîne de blocks).

Chaque fois qu’une transaction (NFT) se produit (achat, vente, cessation) la blockchain enregistre et valide la transaction. Cette technologie est un dispositif de générateur de confiance qui assure que chaque transaction est unique et que les détails de cette transaction (qui possède, achète, vend quoi, quand et à quel prix) sont disponibles partout en tout temps.

Ainsi un seul individu, ou une seule institution possède une Ĺ“uvre. Son prix (comme toute Ĺ“uvre d’art) varie (grandement) en fonction du prix qu’un éventuel acquéreur est prêt à débourser.

Les avantages du cryptoart

Pour un artiste, dans un univers de plus en plus numérique, les avantages du cryptoart sont nombreux :

🔲 Il s’assure de la pérennité de l’œuvre.

🔲 À tout moment, pour une Ĺ“uvre donnée, les transactions réalisées sont enregistrées, validées et rendues disponibles.

Mais le cryptoart n’a pas que des avantages.

Les inconvénients du cryptoart

Les systèmes de chiffrement (encryption) sont très voraces en énergie. Une seule transaction nécessite une consommation énergétique équivalente aux dépenses énergétiques d’un foyer australien pendant trois jours. C’est le processus de validation qui est énergivore. Plusieurs ordinateurs (qui consomment de l’électricité) doivent être mis à contribution pour effectuer les calculs requis.

Prenez l’exemple de la maison Christie’s qui a vendu un collage numérique de l’artiste Beeple pour la somme de 70 millions $. L’œuvre est vendue avec un NFT, prouvant qu’il s’agit d’une Ĺ“uvre unique. Le NFT est stocké dans une blockchain. Puisqu’il s’agit d’une Ĺ“uvre numérique, elle peut être reproduite, mais le NFT de l’acheteur assure (tel un certificat d’authenticité) qu’il s’agit de l’œuvre originale et unique. En fait, c’est le NFT en tant que tel qui est rare et qui confère à l’œuvre sa valeur.

Revenons aux avantages possibles pour les artistes :

🔲 Fini les intermédiaires.

🔲 Voie de communication directe entre l’artiste et l’acheteur.

🔲 Données transparentes sur L’historique de la propriété de l’œuvre.

🔲 Protection accrue des droits de revente.

Mais des voix s’élèvent et expriment leur scepticisme. La technologie Blockchain est loin d’être politique, moralement et écologiquement neutre. Cette technologie peut être aux mains de techno-libertaires qui nourrissent des ambitions autres que celles de faire du monde de l’art un système plus juste et plus équitable pour les artistes.

Et l’éco-responsabililité dans tout cela !

L’argument voulant qu’une circulation numérique des Ĺ“uvres vienne réduire de manière conséquente la facture énergétique occasionnée par le transport physique des Ĺ“uvres, le déplacement des individus et la tenue de foires internationales a vite volé en éclat devant la réalité.

Tout dernièrement, des artistes ont décidé que quitter le navire et d’opter pour de nouvelles plateformes en développement, beaucoup moins énergivores. Ils ont en effet calculer que le lancement de six Ĺ“uvres de cryptoart consommait en 10 secondes l’équivalent de deux ans de consommation d’énergie de leur studio. Dans un article récent The Guardian indique qu’Ethereum, la seconde crypto-monnaie en importance après Bitcoin, prévoit, dans les mois qui viennent (l’information date de juin 2021) de migrer vers un nouveau modèle de calcul qui diminuerait les émissions de carbone de plusieurs ordres de grandeur. Cette histoire en est donc à ses premiers balbutiements.

Déjà un marché de 150 millions $

Plusieurs financiers s’intéressent de plus en plus au cryptoart et investissent pour acquérir des Ĺ“uvres. Certains y voient un nouveau marché prolifique qui pointe à l’horizon. Le marché du cryptoart, basé sur les jetons non-fongibles (NFT), à l’heure actuelle, représente plus de 150 millions $.

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Découvrez l’exercice No. 177

Créer une cryptoart


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Références :

Lum, Patrick and Clark, Lucy. What is cryptoart, how much does it cost and can you hang it on your wall ? The Guardian, Mar 2021.

The Guardian view on cryptoart : caution is necessary. The Guardian, May 2021.